Sur l’humanité d’aujourd’hui planent des diagnostics sombres, portés tant par une écosphère ébranlée que par la virtualité d’effroyables accidents techniques. Outre l’excès d’une rationalité parfois aveugle, le devenir du monde n’est-il pas confronté à un jeu de pulsions inaperçues ?
Au cours de son histoire, la philosophie a-t-elle suffisamment pensé le rôle de ces pulsions  dans le devenir de l’homme ?
C’est avec la naissance du romantisme (Goethe, Schopenhauer, Schelling, entre autres) que la conscience d’un monde travaillé par des forces inconscientes émerge sur la scène de la culture européenne. L’interprétation des liens de l’homme à soi, à autrui et au monde en sera radicalement changée. Cette reconnaissance d’une vie souterraine de l’existence s’est d’évidence poursuivie, malgré l’obstruction pesante de divers positivismes. Nietzsche, Freud, Bergson, et leurs épigones (Adler, Lacan, Deleuze, etc.) en témoignent, fournissant les voies pour y procéder. 
A l’heure du péril, n’est-il pas nécessaire d’éclairer l’activité productive des pulsions, leur positivité et leur négativité ? Telle sera la problématique de ce nouveau numéro de L’Art du Comprendre  qui partant, s’emploiera à étudier les rapports entre elles et la civilisation technique. Autour de cette problématique, il invite philosophes, anthropologues et analystes, à croiser leurs regards et interprétations, nourris bien sûr des précurseurs. En pensant aussi aux issues possibles d’une crise à  enjeu planétaire.

La revue lira tout synopsis s'inscrivant dans la problématique traitée dans ce numéro, sans être responsable pour les textes qui lui seraient soumis à l'adresse artducomp@aol.com